mardi 26 mars 2024

je n'ai pas d'autre fonction

 

"Tous ces mots terribles qui font des chansons
parlant de misère , d'ennui , de prison
ne sont que des leurres chassant nos démons
bâillonnant la peur , pendant un moment .
Chanter, c'est pas vivre , mais c'est l'espérer.
Chanter, c'est survivre , quand on est vidé
vidé de ses illusions, tout nu et tout con
essoré, déboussolé, cassé, piétiné.
Je ne suis ni meilleur, ni plus mauvais que vous
contre vents et marées, envers et contre tout
j'ai chevillé dans le cœur un rêve de bonheur
un jour nouveau qui se lève chasse mon chagrin
un geste, un regard, un mot, un ami qui vient
deux arbres dressés dans le ciel, la lune et la nuit

Deux amoureux dans un champ font comme leurs parents
Une fille qui revient d'un voyage très loin
Tous ces mots terribles qui font des chansons
Une fille qui revient d'un voyage très loin."
François Béranger


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Appel à la raison

Voici le texte de l’appel, rendu public en avril 2010, qui est à l’origine du mouvement européen JCall. 

Citoyens de pays européens, juifs, nous sommes impliqués dans la vie politique et sociale de nos pays respectifs. Quels que soient nos itinéraires personnels, le lien à l’État d’Israël fait partie de notre identité. L’avenir et la sécurité de cet État auquel nous sommes indéfectiblement attachés nous préoccupent.

Or, nous voyons que l’existence d’Israël est à nouveau en danger. Loin de sous-estimer la menace de ses ennemis extérieurs, nous savons que ce danger se trouve aussi dans l’occupation et la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem Est, qui sont une erreur politique et une faute morale. Et qui alimentent, en outre, un processus de délégitimation inacceptable d’Israël en tant qu’État.

C’est pourquoi nous avons décidé de nous mobiliser autour des principes suivants :

1. L’avenir d’Israël passe nécessairement par l’établissement d’une paix avec le peuple palestinien selon le principe «deux Peuples, deux États». Nous le savons tous, il y a urgence. Bientôt Israël sera confronté à une alternative désastreuse: soit devenir un État où les Juifs seraient minoritaires dans leur propre pays, soit mettre en place un régime qui déshonorerait Israël et le transformerait en une arène de guerre civile.

2. Il importe donc que l’Union Européenne, comme les États-Unis, fasse pression sur les deux parties et les aide à parvenir à un règlement raisonnable et rapide du conflit israélo-palestinien. L’Europe, par son histoire, a des responsabilités dans cette région du monde.

3. Si la décision ultime appartient au peuple souverain d’Israël, la solidarité des Juifs de la Diaspora leur impose d’œuvrer pour que cette décision soit la bonne. L’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux car il va à l’encontre des intérêts véritables de l’État d’Israël.

4. Nous voulons créer un mouvement européen capable de faire entendre la voix de la raison à tous. Ce mouvement se veut au-dessus des clivages partisans. Il a pour ambition d’œuvrer à la survie d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, laquelle est conditionnée par la création d’un État palestinien souverain et viable.

C’est dans cet esprit que nous appelons tous ceux qui se reconnaissent dans ces principes à signer et à faire signer cet appel.

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Guerre à Gaza : la France équipe en secret des mitrailleuses utilisées par l’armée israélienne

La France a autorisé, fin octobre 2023, la livraison à Israël d’au moins 100 000 pièces de cartouches destinées à des fusils mitrailleurs susceptibles d’être utilisés contre des civils à Gaza. Révélations de Disclose et Marsactu sur une cargaison expédiée en secret, et en totale contradiction avec les engagements du gouvernement.

Lire l'enquête 

 

           Peinture de Marwan Rechmaoui source:Lundimatin
 



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"Solitude.
Un si merveilleux mot.
Isolement.
Elle était là, la connexion, dans le dictionnaire, qui me sautait aux yeux.
Ne pas vivre en un lieu isolé ou à l'écart ; mais faire un îlot de ce lieu ; être séparé, détaché ou rompre ses liens avec le reste du monde, s'isoler....
Je voulais la mer pour moi toute seule, là, emprisonnée. Printemps, été, automne, hiver, pouvoir la regarder changer. Matin et soir, isolée de sa réalité. Craquements, fracas, éclats de tessons et d'éclisses en colère. Vent violent labourant ses sillons dans des eaux profondes et d'un gris transparent. Je peux contempler. Je sais que ma solitude est là dans cette contemplation. Je n'ai pas d'autre fonction."
Jernnifer Johnston  extrait de: "Un homme sur la plage"
 

samedi 23 mars 2024

je remercie

 



 "Le matin, pour peu qu'il ait plu, pour peu que les fenêtres soient ouvertes sur une odeur de terre, le soleil hissé dans un ciel rincé, avec à la radio des airs qui donnent l'envie de chanter les jingles des publicités, on peut dire qu'on avait tout.
D'ici on voyait les Pyrénées, à trois cents kilomètres de là. Entre eux et nous une terre au calme plat, bleutée comme dans l'atlas, et au bout de ça les neiges éternelles dressées dans leur oxygène.
Le soir on était bien à jouer  dans la cour après manger. On jouait en fonction de ce qu'on avait vu à la télé. On se marquait des buts après France-Angleterre, on faisait Roland-Garros avec des fausses raquettes et le Tour de France avec des vrais vélos. Mais pour les gagner sans cesse ces épreuves-là, pour démonter chaque fois l'Angleterre et arriver premier en haut des cols, on ne nous voyait jamais à la télé. Pourtant tout y était, on portait le nom de nos vedettes, on mimait tous leurs gestes, on reprenait leurs travers, au fond il n'y a guère que les supporters qui manquaient. Ceux-là ils n'étaient jamais là. Les performances avaient beau être à la hauteur, les enjeux cruciaux et les défis chaque fois relevés, le public ne venait pas.
Puisqu'il n'y a pas le moindre plaisir à gagner seul, chez nous c'est la haie qui faisait le public, et même si elle bruissait bien certains soirs, même si des feuilles montait une clameur...cela dit elle le faisait même quand on ne jouait pas.
Le plus fort c'est qu'on entendait les commentateurs, avec ces phrases toutes faites des gens de la télé, des formules à l'emporte-pièce qui nous donnaient des ailes, des enthousiasmes qui nous exaltaient, nous décuplaient, jusqu'à ce que la voix de la cuisine nous ordonne de rentrer.
.../..." 
Serge Joncour extrait de: "Vu" 
 

 

 "Il fallait commencer
juste avant que ça commence
entre la poubelle et la lumière
réveiller les oiseaux
déplier les ravines
trier les épis des épines
tâcher de gratter
le ventre tiède du mensonge
sans le réveiller
une goutte de sang jaune
dans les yeux aveuglés
pour continuer
à ne jamais conclure." 
Thomas Vinau "Continuer" extrait de: "Debout dans les fleurs sales" 365 poèmes à déployer-Editions "Le Castor Astral 
 

 


 

 "Je me demande qui tu es
celui ou celle qui veut advenir 
et qui m'a choisie pour première demeure

un grain de grenade
imperceptible mais présent
comme les premiers pas du printemps
que l'on devine derrière la tempête de neige

Tu me fais pleurer et aussitôt sourire
comme le vent glacial cède la place au soleil
en ce début du mois de mars

Quelle joie de se sentir grenadier parvenu à maturité
et de faire croître ce grain qui contient déjà
feuilles racines troncs fleurs
et des milliers d'autres grenadiers

Quelle fierté de devenir maison
pour la personne qui  plus tard deviendra ma maison
pour le reste de ma vie."
Ella Yevtouchenko "grenadier" extrait de: "Grâce..." livre des heures poétiques

 


 



 "Je remercie le temps perdu
les amours gâchés
les non-dits et les faux sourires 
je remercie les rendez-vous manqués
les instants gaspillés
les ruines et les effondrements
les interstices
les trous dans le jean
les doigts dans le trou
je remercie le compte à rebours
et les horloges d'église bloquées
les fruits talés
la popote des jours
les restes du frigo
les nuits mal fagotées
je remercie les éboueurs
et les boites à livres
les petits gestes
et les petits espaces
une bonne vieille soupe
de matins et de nuits
de vin et de café
ce qui tient bon
ce qui nous tient
la solidarité
le sursis
l'indulgence des miens
l'Amour
et le flegme morne des bêtes
de toutes les bêtes
dans les fleurs sales."
Thomas Vinau



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