dimanche 31 décembre 2017

cette pesanteur bien répartie

Couleurs passées.
Une vie de rose et bleus.
Bristol suranné
aux contours incertains
effleurés,
mouchetés.
Carte postale
laissez-passer mondialisé
I want to Live
espéranto
-en préférence- du genre humain .
A moins que...
mais je n'ose l'imaginer. 


 "Quand j'étais jeune, je voulais être ministre ou clown. J'ai choisi la deuxième option car je suis un garçon sérieux."
 Sim


L'âme humaine est une boîte d'où peut toujours sortir un clown grimaçant qui nous tire la langue, mais parfois ce même clown se borne à nous regarder par-dessus le bord de la boîte et s'il voit que nous agissons selon ce qui est juste et honnête, il nous adresse un signe d'approbation avec la tête et il disparaît en se disant que nous ne sommes pas un cas entièrement désespéré.

José Saramago



"La contre-terreur c'est ce vallon que peu à peu le brouillard comble, c'est le fugace bruissement des feuilles comme un essaim de fusées engourdies, c'est cette pesanteur bien répartie, c'est cette circulation ouatée d'animaux et d'insectes tirant mille traits sur l'écorce tendre de la nuit, c'est cette graine de luzerne sur la fossette d'un visage caressé, c'est cet incendie de la lune qui ne sera jamais un incendie, c'est un lendemain minuscule dont les intentions nous sont inconnues, c'est un buste aux couleurs vives qui s'est plié en souriant, c'est l'ombre, à quelques pas, d'un bref compagnon accroupi qui pense que le cuir de sa ceinture va céder...Qu'importe alors l'heure et le lieu où le diable nous a fixé rendez-vous!"
René Char extrait de "Fureur et mystère"


" Soyez patients dans un monde qui ne l'est plus, qui ne supporte plus le silence, qui ne sait pas reprendre son souffle."
Pierre Vavasseur extrait de: "Un pas de danse"





 

mercredi 27 décembre 2017

pagaie


CE N'EST PAS GAI

"-LA DEMOCRATIE est le plus imbécile des régimes.
-Ah? 
-La démocratie, c'est la volonté de satisfaire le plus grand nombre. Je me trompe?
-En principe, non.
-Le plus grand nombre d'entre-nous, et de loin, sont des crétins. Je me trompe?
-Sans doute pas.
-Le plus grand nombre, demain comme aujourd'hui, seront des crétins. Je me trompe?
-Je l'espère.
-La seule aspiration des crétins, c'est d'avoir de quoi s'offrir un écran géant pour regarder des crétineries et de pouvoir raconter leurs impressions à d'autres crétins le lendemain. il y en a aussi qui préfèrent jouer à des jeux crétins, seuls, ou en compagnie d'autre crétins. Je me trompe;
-Vous exagérez.
-La seule aspiration des crétins, c'est de gagner assez d'argent pour remplacer le canapé du salon ou  pour s'offrir une villa plus grande, et avoir avec qui s'accoupler pour se prouver qu'ils sont encore en vie. Je me trompe?
-C'est humain.
-C'est ce que je dis. C'est humain. Les crétins sont plus humains que les non-crétins.
-Vous y allez fort, quand-même.
-Il y a des crétins mous, ceux des canapés du salon et des villas, puis des crétins sanguinaires, pas démocrates pour un sou, qui tuent les crétins mous.
-Il vaut mieux être un crétin mou q'un crétin sanguinaire.
-Sauf que les crétins mous ne sont pas prêts à mourir pour défendre leur canapé.
-C'est aussi bien ainsi;
-Sauf qu'ils meurent quand même.
-ça nous arrive à tous.
-Remarquez, ils ont tout de même une chose en commun. Je veux dire les sanguinaires et les mous.
-Ah bon?
-ils croient tous que l'univers a été créé pour servir de décor à leur vie de crétins.
-Pour un décor, c'est décidément...
-Nous, le décor, c'est la démocratie.
-Justement. il y a quand même pire.
-L'Anglais, là. Celui qui a remplacé Arthur. Après Munich.
-Winqton?
-Il disait que la démocratie est le pire des régimes.
-ça va dans votre sens.
-Jusque-là oui. Mais il ajoutait aussitôt: à l'exception de tous les autres.
-Je vois.
-C'est bien triste, tout ça.
-Disons que ce n'est pas gai."
Patrick Ourednik "extrait de: "La fin du monde n'aurait pas eu lieu."



                                                           |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[












                                    Penser, vivre, mer peu distincte;
Moi – ça – tremble,
         Infini incessamment qui tressaille.
Ombres de mondes infimes: ombres d’ombres,
                cendres d’ailes.
Pensées à la nage merveilleuse,
qui glissez en nous, entre nous, loin de nous,
loin de nous éclairer, loin de rien pénétrer;
étrangères en nos maisons,
toujours à colporter,
poussières pour nous distraire
                                 et nous éparpiller la vie.

Henri Michaux







                                              POÈME DU SOIR
"Sur une couche pâmée
L’éclair qu’efface un instant
Met sa robe de fumée
Pour suivre au large le vent

Sur des terres sans mémoire
Chaque pied a son soulier
L’aile est blanche l’aile est noire
Le jour n’est lui qu’à moitié

Sur un manège de cendres
0ù l’homme n’est que ses pas
Le coeur a battu pour surprendre
Ce qu’un regard ne voit pas

C’est l’espoir qu’un monde à naître
De notre ombre ait fait le noir
Et nous riant aux fenêtres
N’ait que nos yeux pour se voir

Sous des quatrains qu’elle inspire
Aux jours qui doutent de toi
La vie a ses dents pour sourire
De ce qui fut une fois"

Joë Bousquet


petit clin d'oeil révérencieux à Monsieur le Marquis


samedi 23 décembre 2017

bon anniveraire au transistor



C'est le 23 décembre 1947 que l'acte de naissance du transistor a été officiellement rédigé.
Voilà qui est dit par les spécialistes

Alors:
Bon anniversaire
Tout de même...70 ans
Cela aurait peut-être mérité une grande procession
à la gloire des processeurs
qui sont partout sans qu'on s'en rende vraiment compte

M'enfin,
en pleine période de marronnier 
ou plutôt de sapin
bûche, huitres, saumon,gras-foi, petit Jésus et père-Noël réunis
pour le meilleur et pour l'indigestion;
que valent 
ces Bell Bell Bell
comme le jour?

Pourtant,
Faut que je te dise
dans le sens de la modulation de l'histoire:
jeu de coïncidence,
cette info reçue dès potron-minet
dans le transistor 
-justement-
a résonnée
de façon particulière,
puisqu'il y a quelques jours je me suis retrouvé 
avec une arrière garde d'ex avant-gardistes des ondes  "libérées"
pour en quelque sorte commère morée 
les flux et ondulations estuairiens
d'une radio Pirate ( mais pas Tipiak)
Radio libre Populaire pour les intimes
et RLP pour une "gloire"
tout à fait locale
qui dura 
3 ans.

Un véritable laboratoire dirait-on aujourd'hui,
porté par notre joyeuse fougue d'alors, le romantisme révolutionnaire
inhérent à l'époque et l'idée de surfer sur l'Histoire qui bouge irrémédiablement.

Nous avions entre 20 et 35 ans...
et un illustre mentor
qui par son charisme et ses relations
 nous servit  (pour rester dans le jus) d'antenne relais 
face aux autorités diverses et parfois avariées.
Il y a quelques semaines notre Jacques a dit
a démâté,.
Il avait 74 ans
et en apprenant la triste nouvelle, 
sont remontés les souvenirs...
 et c'est ainsi  qu'une demi douzaine de radioteurs s'est retrouvée
dans le mode:
"Dis! tu te souviens?"

Chers camarades et aussi patrons  (puisque vous m'aviez fait l'honneur et confiance de m'embaucher comme (unique) permanent lorsque "la force tranquille" permis de sortir de la clandestinité) 
je vous salue bien amicalement.

 40 ans plus tard et quelques rescapés...



   Premier émetteur de R.L.P. récupéré clandestinement...par J.S. sur un quai de gare italien


"Saint-Nazaire. Le décès de Jacques Sauvageot, figure de mai 68, a ravivé les souvenirs de Nazairiens. Au début des années 80, ils avaient créé des émissions de radio inédites. Libres.
L'histoire
Ils avaient la vingtaine, l'avenir devant eux et des idées à défendre. Les anciens compagnons de route de l'histoire nazairienne de Jacques Sauvageot ont eu un gros pincement au coeur en début de semaine en apprenant le décès d'un homme décrit par tous comme « d'une grande simplicité et en même temps rayonnant ». Yves Averty, aujourd'hui nantais et toujours impliqué dans le Centre culturel breton se rappelle qu'avec lui et quelques autres, « Didier Dubasque, Yves Marzelière, on s'est tout de suite hyper bien entendus. »
Lui est arrivé dans l'aventure des radios libres lorsqu'elles étaient devenues légales. Mais tout avait commencé deux ans plus tôt lorsque l'ancien syndicaliste étudiant de mai 68, installé à Savenay, a choisi Saint-Nazaire pour planter le drapeau de sa radio-pirate. C'est lui qui pilote les émissions de RLP, Radio libre populaire Saint-Nazaire. Avec un seul objectif : « Casser le monopole des ondes et donner la parole à toutes celles et tous ceux qui ne l'avaient pas », raconte Didier Dubasque.
Le toit de la Maison du peuple
Les prises d'antenne sont parfois rocambolesques. « C'était un peu le far west, se souvient Jean-Pierre Suaudeau, qui en 1978 finissait son parcours étudiant à l'École normale. On déployait la grande antenne au milieu d'un champ. Plus tard, nous en avons eu une autre plus petite que l'on montait sur le toit de la Maison du peuple de manière clandestine. Enfin, on savait que d'autres savaient. »
Didier Dubasque précise : « Jacques lançait un grand « bonjour aux brouilleurs de TDF » dès que le signal empêchait de nous entendre, Marzo lui, tournait un bouton pour changer de fréquence, à charge de l'auditeur de nous retrouver ailleurs sur la bande FM. » Combien avaient-ils d'auditeurs à cette époque où les médias locaux n'étaient que sur papier ? « On avait pas mal de retours », juge Didier Dubasque.
Des témoins forts
La libération des ondes en 1981 a donné une véritable impulsion. « RLP était connue, peut-être pas beaucoup écoutée mais connue », pense Jean-Pierre Suaudeau. Et puis la personnalité et l'intelligence de Jacques Sauvageot ont éveillé la programmation, dirigée plus que jamais vers les gens. C'était par exemple, Alors raconte, où la mémé de Chauvé parle de sa campagne, « où Jules Busson (ouvrier des luttes) a fini par pleurer en parlant de la déportation, en pleine affaire Forrisson ». Il y avait aussi un copain aveugle, un bègue. Jean-Pierre Suaudeau était alors impressionné par « le charisme d'un Sauvageot qui ne tirait pas la couverture à lui ».
La foi dans l'homme l'avait conduit a ouvrir une émission spéciale de dédicaces aux détenus de la Maison d'arrêt. « Un temps incroyable d'échange entre les familles et les détenus, raconte Didier Dubasque. L'émission s'appelait fort justement, Petite fugue pour un violon. »Des enfants venaient à la radio lire un mot pour papa, des femmes choisissaient un disque. Les taulards aimaient ça. Certains sont venus plus tard à la sortie dire quelques mots aux potes. « Soirées chaudes parfois avec ceux qui voulaient régler des comptes, mais il y avait tellement de moments forts. »
L'écomusée de Saint-Nazaire a conservé quelques trésors, sous forme de cassettes. Des voix se sont tues mais leur souvenir est là, sur une bande toujours vivante."
source: Ouest France



Entre-nous une histoire d'ondes
qui nous faisait bander FM
                      Entre-nous
des idées
haut les coeurs
sous antenne
 parapluie.

               Entre-nous
un émetteur
magique
et sa ptite boite à musique
qui voulait dire:
C'est nous qu'on cause dans le poste.

Entre-nous

un micro céphale
jeune et naïf
mais
tellement pressé de grandir.

Entre-nous
des idées fourmillantes et fumeuses,
généreuses aussi
riches de toutes nos illusions
portées en bandoulière,
ici et hier.

Entre-nous 
le verbe était chair
à
vivre et travailler au pays
bousculer les frontières,
se faire plaisir en affrontant les interdits,
magnifier la parole trop souvent  plâtrée mais...
 libérée.

Entre-nous
 apprendre à écouter,
s'exprimer,
intéresser...
Inventer des espaces sonores avec peu de moyens pécuniaire mais tellement d'imagination,
de l'émotion en pagaille,
l'oeuf au riz
 dans le casque.
Prendre son temps,
peu à peu,
et  de plus en plus.
Rencontrer une foule de gens de tous les âges,
et préoccupations.
Relayer la parole de prisonniers
et faire rentrer la radio dans les cellules.
Croiser des bretons avec des indiens d'Amérique du nord, le rock and roll avec la biguine, le chant des mouettes et le babil du vin dans les verres, 
du blues en live et le ministre,
son philosophe ou l'écrivain déjanté.
Causer de tout et de son contraire.
Penser tout haut
à la santé
des  courageux auditeurs.

Entre-nous,
une belle parenthèse
de la grande famille des idées à repeindre le monde.
😊

 



Jacques Sauvageot et RLP par Didier Dubasque



                                                          Beau mec mais un peu trop  hétéro (personne n'est parfait)

jeudi 21 décembre 2017

sommes-nous


"Vie qui ne peut ni ne veut plier sa voile,
voile que les vents ramènent fourbue à la glu du rivage,
toujours prête cependant à s'élancer par-dessus l'hébétude,
vie de moins en moins patiente désigne-moi
ma part si tant est qu'elle existe."
René Char "feuillets d'Hypnos"


Le buzz régnait lui aussi en maître.
Le buzz était l'enfant mort-né de l'instant,
de la poudre aux yeux et aux lèvres.
L'une des multiples ramifications inventées pour tailler en lamelles
la faculté d'exister des hommes."
Pierre Vavasseur


"Les cerveaux les plus habiles travaillaient à l'hyper-communication,
l'ultra connectivité,
lesquelles étaient les formes déguisées de l'hyper ultra esclavage
et débouchaient sur des torrents de solitude."
Pierre Vavasseur 





"Les scientifiques rêvaient d'éternité mais négligeaient de prendre contact avec les philosophes
car il y avait, tant qu'à jouer avec ce feu-là,
une sérieuse question à régler,
c'était celle de l'ennui."
Pierre Vavasseur 


"J'étais passé prendre Elias chez lui au petit matin. Il habitait à la lisière de Montreuil et d'Aubervilliers et m'attendait à l'angle de deux petites rues timides, son paquetage à ses pieds.
Le philosophe Alain avait raison, le journalisme c'est la Légion Etrangère. Nous avions quitté Paris par la porte d'Orléans, pressés de nous coiffer du vaste chapeau du ciel. Ellias a allumé la radio et fait défiler les fréquences.
-Je cherche du sans pub.
Radio Libertaire diffusait un poème de Verlaine mis en musique par Léo Ferré. Une rareté.
Je vous vois encore en robe d'été
blanche et jaune avec des fleurs de rideaux
mais vous n'aviez plus l'humide gaîté
du plus délirant de tous nos tantôts
Il s'était retourné vers moi.
-ça marche toujours la charte?
-Toujours.
-Jamais d'autoroute.
-Ni le plus court chemin.
C'est toi qui conduis.-Tu n'as pas le permis. On ne t'a jamais dit que tu ressemblais à John Mayall?
J'étais heureux, je ne me sentais pas seulement libre, j'étais bien. La route nous était livrée, faite pour ne prendre mouvement qu'avec nous.
Et si, par le simple exercice mental d'annuler le sens des choses en ressassant un mot jusqu'à n'en faire qu'une écorce, on s'évertuait à oublier que ce trait de bitume conduisait quelque part, si on ne comptait plus qu'avec la peau translucide de la lumière appliquée aux formes, si on arrachait de notre cerveau cette logique du décor pour ne plus converser qu'avec les courbes et les coups de tranchoir, les orages de gouache dispersés sur le sol, toute cette armature cousait sur le vide un curieux costume.
Le paysage n'existait plus et ce n'était pas plus mal car le paysage n'a pas de bonté pour nous. C'est lui qui nous peint sur le motif jusqu'à réviser nos vies.
Lui qui nous domine, nous avale et nous digère.
Le moment venu, il ne nous couvrira plus de baisers, cessera de nous cajoler et nous étouffera mieux que la terre. J'avais si souvent traversé le pays, cartes routières déployées sur les genoux comme un tablier de hasard. 
J'avais épousé les routes et leurs chapelets d'arbres, beaux comme des rangées de confidences tels qu'on les voit à l'orée des villages de Provence.
Je m'étais arrêté aux étangs boutonnés sur un champ de velours, j'avais salué les armées de tournesols bouche bée au plein soleil, les vastes draps de colza qui font barrière au ciel à hauteur de regard, ce jaune plein, ce jaune de fête aux puissants accords, vivifié par l'azur, ravitaillé par une chaotique harmonie. J'aimais les toboggans alanguis du bitume avec le linge mis à sécher des carrières, le ciel plissant de l'oeil, les corniches des montagnes, l'abîme tendu de la mer, la salive lumineuse et fantasque des fleuves, les ensevelissements à l'envers que sont les nuages à l'horizon, leurs fins arpents de pluie comme des jupons et cette élégance à nous dire, lorsque s'épuise l'heure entre chien et loup, que la vie finira toujours.
La destruction en règle de la poésie du monde, dont nous étions chaque jour un peu plus les témoins dans notre quotidien, était sauvée par cette beauté-là.
Passé Chartres, nous poussions la porte des paysages.
Telle bouffée d'arbres encornant la perspective. Des champs de colza faisaient claquer leurs draps majuscules. Je savais qu'en quelques jours le miracle se produirait. Que ce décor s'arracherait lui-même à sa logique. Il ne serait que coups de gouache, de tranchoir, d'éboulements, j'attendais les jupons de pluie inclinés par le vent, le ciel planté debout comme un bouclier droit, et contre son armature le blason des coutures fantasques.
J'aimais à annuler le sens des choses comme lorsqu'on joue à dire et redire un mot sans se lasser jusqu'à l vider de son sens."
Pierre Vavasseur
extraits de: "Un pas de danse." Editions Jean-Claude Lattès












 chez: "L'oeil et la plume"

jeudi 14 décembre 2017

la veille du 15

Josette
sur la pointe des pieds
n'a pas le moral
dans les chaussettes,
qu'elle porte d'ailleurs blanches
en signe de paix
avec elle-même. 

Josette
bosse chez Lapeyre
 avec sa collègue Ginette 
et comme dit Maurice, l'humoriste
 qui se la pète
au rayon plafond
Ces deux là font la paire.

En attendant Josette,
qu'aime pas trop qu'on l'embête 
avec sa taille de guêpe,

( tout le contraire de Ginette...)
comme chaque jeudi 
a son cours de Step.
D'ailleurs
aujourd'hui c'est répète
avec sa copine Marinette
à la salle polyvalente des fêtes
pour le gala du 22 décembre 2017.

   photos Marc R.

                                                   \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\|||||||||||||||||||[[[[[[[[[[[ 



 Les rockeurs ont du coeur

 30em édition

plus d'infos





La Maison Tellier



Voyov




Das Kino




Moongai


également: Rover-Dominique A-Philip Katerine...

                                                        \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[ 



 Au delà de tout ça
les racines, les espèces,
les qu'on était là
un/au  moment.
C'est une affaire entre soi et soie
son  sosie dans l'histoire
de
pensée et organes
conjugués,
mariés même
pour  le moteur et pour le rire.

                                          Je suis galaxie 
et 
échanges entre moi
émoi

samedi 9 décembre 2017

mélange des genres


Je suis pour le mélange des genres.
Avais-je besoin de l'affirmer
à 9h29 un samedi de décembre.
S'agissait-il d'une histoire entre moi et ma conscience?
Enfin,
dès que j'aurai reçu ses radios.
Enfin,
dès que je les aurait commandées
pour la nouvelle année
dans la dernière ligne droite
après les sapins.

Y'a pas à tartiner,
Je suis pour le mélange des genres.
Tenez, une courgette sur une barrière néo-zélandaise
et le ciel rose derrière
comme celui de l'estuaire de ma Loire ce matin
transformable
en bons de pluie
en soirée.

J'en profite pour remercier famille, ami(e)s
et autres dispensaires d'agrément
qui me prêtent  leurs photos pour accompagner mon blogavitcho
depuis une dizaine d'années.


Je n'en croyais ma buée sur les lunettes.
Pendant la nuit des champignons avaient poussé
mais
je ne les sentais pas vraiment comestibles.
Oublions!
me dis-je
en essuyant mes bésicles à fières montures.
Je suis pour le mélange des genres certes
mais
 quand même,
cette fois,
mes rêves avaient trop forcés sur la couleur
et les formes en navrées pris un coup aussi.
Aussi!
je me tournais vers le télégraphiste
pour qu'il me donne des nouvelles du monde
et Touite  mes impressions en retour.




Je suis pour le mélange des genres
voyez-vous
tout comme des riffs de guitare on the rock
dans le choeur d'une église 
mais le Président en Monsieur Loyal
ça fait  too much 
que dis-je: vulgaire.
Vous trouvez pas?.

                                                              \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\||||||||||||||||||||||||||||[[[[[[[[[[[[[[[[[







jeudi 7 décembre 2017

le poème qui refuse de sortir de ma vie







  Sapho-"La page est claire" "La mort tenaille le mot juste"
 "Les mains fertiles" Editions Bruno Doucey









"Les pensées déposées sur le papier ne sont rien de plus que la trace d'un piéton sur le sable.
On voit bien la route qu'il a prise mais, pour savoir ce qu'il a vu sur la route, on doit se servir de ses propres yeux."
Arthur Schopenhauer


 "J'allais écrire dans l'ombre toute ma poésie
mais avec de l'encre noire, c'était préférable.
Car je ne voulais pas trahir mon ombre.
Sinon, elle allait me réduire toute l'énergie.
Je trempais ma pluie devant ma bougie...
Celle-ci me rappelait notre voyage ensoleillé
de couple...si amoureux, le désert de sable.
Cette forme du feu le danseur me dégelait.
Ma plume ne tenait pas longtemps de l'encre
pour tracer ma poésie sur ma feuille incolore.
Je la trempai à nouveau et j'oubliais la lumière
je fis tomber le pot d'encre et...ma longue bougie!
L'encre, l'encre, l'encre...tout fit perdre l'ancre noire
pour chavirer la lumière dans la mer de la nuit!
Le bateau de mon coeur se perdit dans l'ombre...
L'encre noire envahit...le jour, les étoiles, même la nuit!
Mes mains furent crispées et tout à coup vieillies...
Commères, elles racontèrent toute cette histoire noire...
Même mes yeux sombrèrent...dans tout l'espace noir.
L'arbre massif fana avec ses branches sèches et noires...
Les douces herbes nous étaient chères, sèches et noires...
La rivière éblouissante de la couleur...plus douce et noire.
.../..."
Mathilde Chabbey extrait de "l'encre noire" 
"Les mains fertiles -50 poètes en langue des signes- Editions Bruno Doucey




"Trois nuits, et je ne parviens toujours pas à écrire le poème.
Il ne marche pas.
Je mets le mot "explosion", et il n'est d'aucune utilité pour lui donner l'impulsion.
Je le trouve sans force, alors que j'y ai mis tout mon suc.
je l'ai fabriqué selon des critères exacts, j'y ai mobilisé toute mon expérience, et il ne marche pas.
Tous les soirs j'entends ses roues patiner sur les rails, et le matin je trouve une ferraille froide.

Ma capacité de jugement aurait-elle faibli comme ma vue a baissé?
ou bien est-ce mon désir de mettre ma densité en ce lieu?
De trouver un moteur unique à toutes les choses qui s'envolent dans mon esprit?
J'ai mis beaucoup de poésie, beaucoup de coeur dans le poème, et il est devenu bancal.

Le poème s'arrête et je reste sur son dos, attendant qu'il manoeuvre vers l'arrière.
Je tourne avec ma lampe et mon manteau, et je dis c'est moi le conducteur, je peux le faire reculer.
J'y ai mis mon âme et mes grands os, il sera mon chargement.
S'il regimbe, c'est parce qu'il est assiégé dans mon corps.
J'y ai mis beaucoup de poésie, beaucoup de coeur.
Je l'ai alourdi de moi-même, et il eût mieux valu pour moi que je le vole, il eût mieux valu pour moi être un voleur et non un juge.
Le poème ne bouge pas, parce que j'y ai visé directement la vérité.
Il eût été plus convenable de faire d'abord un tour au Lunapark, de jouer sur les numéros rouges et verts, avant de trouver une longue ligne de décombres à côté de moi.
Le poème suspendu à mes vertèbres, le poème qui refuse de sortir de ma vie."
Abbas Beydoun "Pöème bancal"





mardi 5 décembre 2017

du dehors à l'intérieur



Je dois l'avouer sans trop me vanter
j'ai une certaine célébrité
dans mon entre-soir.
Le lundi 
(Sainte lessive)
alors que je balayais quelques coquilles vides
larguées sans vergogne 
et à tire d'aile,
je pris conscience que j'étais surveillé
par les nuages
ou plutôt ce qui se cachait derrière.
Croyez pas que je fasse une subite fièvre mystique
Je sais bien, c'est arrivé à d'autres
qui pour la peine firent construire des parcs d'attraction dédiés à leurs illuminations.
...
Non merci.
il s'agissait d'autre chose
comme si 
en flânant dans mes 0,002 ha
je risquais de déranger la suite de l'histoire
au point d'être observé
par je ne sais qui
couvert par son fond de teint.

Doré-navrant
 Il fallait que je devienne prudent










"Soûle, soûle, soûle
J'ai sous le capot
Des chevaux qui s'emballent,
Des rêves d'Amérique
Soûle, soûle, soûle,
J'ai sous le coude
Un remède à mon mal,
Aux courants de panique
Décor planté
Deux corps planqués
Là sous mon oreiller
Leurs soupirs reviennent me hanter
Hanter, hanter, hanter et rire
Soûle, soûle, soûle
J'ai sous le voile
Un double diabolique,
Un visage étranger
Soûle, soûle, soûle
J'ai sous l'évier
De la prose en opale,
Des rêveries nacrées,
Des rêves nécrosés,
Des envie tyranniques
J'ai des idées bancales,
Des élans pacifiques,
Des océans, des océans,
Des rêves olé olé
Des amours angéliques, auréolées,
Couronnées d'arsenic
Désarçonnées
Soûle, soûle, soûle
J'ai sous le manteau
Des combines en pagaille,
Au plafond l'araignée
Foule, foule, foule
Les plaines infernales
Que je foule en ermite
Regorgent de dangers,
De cabanes de paille,
De cavales héroïques
Sous le regard oblique,
Doucement dérangé
Fuyant, fuyant, fuyant le trac
Des rêves osés, osés
Des amours angéliques, auréolées,
Couronnées d'arsenic
Désarçonnées."

Maissiat "Soûle"






"Et mon visage encore est dans le vent. Avec l’avide de sa flamme, avec le rouge de son vin !… Qu’on se lève avec nous aux forceries du vent ! Qu’on nous donne, ô vivants ! la plénitude de notre dû… / Je t’interroge, plénitude ! — Et c’est un tel mutisme…"

 Saint-John Perse


Un mardi 
et galets
à lui-m'aime.
Des rondeurs pour pacifier les angles
morts.
Jeu de construction évolutif
en fonction des capacités
et de l'heure de la marée.

Prendre en main les choses
qui nous échappent,
page vingt-quatre.






Ici et maintenant
retrouver cette odeur du dehors
ce parfum
qu'on relie à avant
alors
qu'il a toujours été là
à ce moment
ou presque
mais 
dans un coin de l'oubli.
l'odeur fait ressurgir
des images
et plus encore
l'émotion de l'intérieur
...
du dehors à l'intérieur.






photos: Camille/Mireille
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