mardi 30 janvier 2018

ici et maintenant



"Mon ami, quelle est donc cette vie qui est la vôtre?
Vous frayez-vous un chemin pour nourrir votre âme, assouvir votre soif de maîtriser le monde, ou seulement vivez-vous là sans saisir l'intensité de la vie qui nous étreint?"
Véronique Pacaud extrait de: "Sur le fil du temps" Editions Cléré


                                                             
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merci Vianney et Marc




Appel pour une rencontre avec 2 journalistes autour de leur livre Retour à Notre Dame Des Landes ce mercredi soir à St-Nazaire;

et en 2ème partie: rappel pour le film jeudi, ou appel pour ceux qui n'étaient pas au courant.
(s'il ne reste plus de places quand vous arrivez, il repassera 2 fois dans la semaine au même cinéma TATI)


Pour la rencontre de mercredi, voici ce qui a été envoyé à la presse:

"Le gouvernement vient de faire le choix d'abandonner le projet d'un aéroport à Notre Dame des Landes.

Le Comité nazairien contre ce projet vous invite à une rencontre avec Marc Le Duc, ancien reporter à la rédaction Ouest France de Nantes, pour échanger à propos du livre qu'il a co écrit avec Jocelyne Rat : "Retour à Notre Dame des Landes".

Cette rencontre se tiendra Au Pré Vert, 30 rue du Maine à Saint-Nazaire, le 31 Janvier à 19h.

Ces deux journalistes ont suivi le dossier de Notre dame des Landes pendant 15 ans. Ils ont fait le choix de reprendre le récit d'évènements marquants dont ils eurent à rendre compte, de les mettre en perspective et de donner la parole à des femmes et des hommes qui n'ont jamais renoncé, convaincus de mener un combat juste.

Après des échanges sur cette lutte commencée en 1969, nous pourrons poser un regard, avec quelques acteurs historiques du conflit, sur l'avenir de cette zone, du point de vue environnemental, agricole, et d'expérimentation sociale."



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Attac St Nazaire, la Presqu'île et le Pays de Retz  et Alternatiba vous convient à la projection du documentaire
                                       
                                                         Irrintzina, le cri de la génération climat 
                                     
               le jeudi 1er février à 20 h15  à la salle Jacques Tati  , Agora 2 bis  avenue Albert de Mun à St-Nazaire
                              
                         en présence du réalisateur Pascal Hennequin
                              
                                 la projection sera suivie d'un débat

Face au sentiment d’impuissance que provoque l’extrême gravité du dérèglement climatique, quelques militants de l’organisation basque Bizi ! font un pari fou : construire en quelques années une mobilisation sans précédent en vue de la COP21 et lancer un grand mouvement non-violent pour le climat : Alternatiba.

De Bayonne à Paris, sur des vélos multiplaces, coup de pédale après coup de pédale, en multipliant les villages des alternatives, de petites victoires en grandes mobilisations contre les multinationales des énergies fossiles et les banques qui les soutiennent, le film raconte les étapes de cette mobilisation.

Irrintzina, c’est un cri d’alarme sur l’effondrement de notre monde mais c’est aussi un cri de joie poussé par des centaines de militants déterminés qui ont réalisé que si, ensemble, ils ne faisaient rien, personne ne le ferait à leur place.


lundi 29 janvier 2018

laitage supérieur



"Dans cette ville où tout se vend
je suis le vent
je suis la marge

Le verbe est semblable à la mer. il a le goût salé des larmes.
Je suis la bouche qui profère au nom des dieux le sens du drame.

J'ai charge des mots solennels qui aident l'âme à s'élever.
J'invente s'il faut le ciel. Je donne à vivre et à rêver.

Hors ma voix qui vient les fouetter
 les sons se suivent se ressemblent:
Sans fin il faut ressusciter ces mots de Panurge qui tremblent.

Je dis l'amour avec mon sang. L'enfance est un fruit que je cueille
parmi les astres éclatants qui la nuit nichent dans les feuilles

Tel un changeur les monnaies d'or je pèse et compte les paroles;
En songe je vais chez les morts chercher mon Eurydice folle.

Comprenez-vous que dans mon chant ce qui chante c'est le silence?
Je n'existe pas à plein temps. Je suis avec ce qui commence.

Comme un sablier renversé
 le ciel a glissé dans ma tête.
Je fais la fête avec les fées.
Laissez s'envoler le poète!"
                                              Marc Alyn  "Avec ce qui commence"



"Celui qui marche d'un pas lent dans la rue de l'exil
C'est toi
C'est moi
                                     Regarde le bien, ce n'est qu'un homme
Qu'importe le temps, la ressemblance, le sourire au bout des larmes
l'étranger a toujours un ciel froissé au fond des yeux.
Aucun arbre arraché ne donne l'ombre qu'il faut
 ni le fruit qu'on attend 
                                       La solitude n'est pas un métier
                                       ni un déjeuner sur l'herbe
                                       une coquetterie de bohémiens
Demander l'asile est une offense
une blessure avalée avec l'espoir qu'un jour
on s'étonnera d'être heureux ici ou là-bas."
                                                                         Tahar Ben Jelloun "éloge de l'autre"

                                  




Frères migrants,
les poètes déclarent


"1 — Les poètes déclarent : Ni orpheline, ni sans effets, aucune douleur n’a de frontières !

2
 — Les poètes déclarent que dans l’indéfini de l’univers se tient l’énigme de notre monde, que dans cette énigme se tient le mystère du vivant, que dans ce mystère palpite la poésie des hommes : pas un ne saurait se voir dépossédé de l’autre !

3
 — Les poètes déclarent que l’accomplissement mutuel de l’univers, de la planète, du vivant et des hommes ne peut s’envisager que dans une horizontale plénitude du vivant — cette manière d’être au monde par laquelle l’humanité cesse d’être une menace pour elle-même. Et pour ce qui existe …

4
 — Les poètes déclarent que par le règne de la puissance actuelle, sous le fer de cette gloire, ont surgi les défis qui menacent notre existence sur cette planète ; que, dès lors, tout ce qu’il existe de sensible de vivant ou d’humain en dessous de notre ciel a le droit, le devoir, de s’en écarter et de concourir d’une manière très humaine, ou d’une autre encore bien plus humaine, à sa disparition.

5
 — Les poètes déclarent qu’aller-venir et dévirer de par les rives du monde sont un Droit poétique, c’est-à-dire : une décence qui s’élève de tous les Droits connus visant à protéger le plus précieux de nos humanités ; qu’aller-venir et dévirer sont un hommage offert à ceux vers qui l’on va, à ceux chez qui l’on passe, et que c’est une célébration de l’histoire humaine que d’honorer la terre entière de ses élans et de ses rêves. Chacun peut décider de vivre cette célébration. Chacun peut se voir un jour acculé à la vivre ou bien à la revivre. Et chacun, dans sa force d’agir, sa puissance d’exister, se doit d’en prendre le plus grand soin.

6
 — Les poètes déclarent qu’en la matière des migrations individuelles ou collectives, trans-pays, trans-nations et trans-monde, aucune pénalisation ne saurait être infligée à quiconque, et pour quoi que ce soit, et qu’aucun délit de solidarité ne saurait décemment exister.

7
 — Les poètes déclarent que le racisme, la xénophobie, l’indifférence à l’Autre qui vient qui passe qui souffre et qui appelle sont des indécences qui dans l’histoire des hommes n’ont ouvert la voie qu’aux exterminations, et donc que ne pas accueillir, même pour de bonnes raisons, celui qui vient qui passe qui souffre et qui appelle est un acte criminel.

8
 — Les poètes déclarent qu’une politique de sécurité qui laisse mourir et qui suspend des libertés individuelles au nom de l’Ordre public contrevient au principe de Sûreté que seul peut garantir l’exercice inaliénable indivisible des Droits fondamentaux.

9
 — Les poètes déclarent qu’une Constitution nationale ou supranationale qui n’anticiperait pas les procédures d’accueil de ceux qui passent qui viennent et qui appellent, contreviendrait de même manière à la Sûreté de tous.

10
 — Les poètes déclarent qu’aucun réfugié, chercheur d’asile, migrant sous une nécessité, éjecté volontaire, aucun déplacé poétique, ne saurait apparaître dans un lieu de ce monde sans qu’il n’ait — non pas un visage mais tous les visages, non pas un cœur tous les cœurs, non pas une âme toutes les âmes. Qu’il incarne dès lors l’Histoire de toutes nos histoires et devient par ce fait même un symbole absolu de l’humaine dignité.

11
 — Les poètes déclarent que jamais plus un homme sur cette planète n’aura à fouler une terre étrangère — toute terre lui sera native —, ni ne restera en marge d’une citoyenneté — chaque citoyenneté le touchant de ses grâces —, et que celle-ci, soucieuse de la diversité du monde, ne saurait décider des bagages et outils culturels qu’il lui plaira de choisir.

12
 — Les poètes déclarent que, quelles que soient les circonstances, un enfant ne saurait naître en dehors de l’enfance ; que l’enfance est le sel de la terre, le sol de notre sol, le sang de tous les sangs, que l’enfance est donc partout chez elle, comme la respiration du vent, le salubre de l’orage, le fécond de la foudre, prioritaire en tout, plénière d’emblée et citoyenne d’office.

13
 — Les poètes déclarent que la Méditerranée entière est désormais le Lieu d’un hommage à ceux qui y sont morts, qu’elle soutient de l’assise de ses rives une arche célébrante, ouverte aux vents et ouverte aux plus infimes lumières, épelant pour tous les lettres du mot accueil dans toutes les langues, dans tous les chants, et que ce mot constitue uniment l’éthique du vivre-monde.

14
 — Les poètes déclarent que les frontières ne signalent qu’une partition de rythmes et de saveurs, qui n’oppose pas mais qui accorde, qui ne sépare que pour relier, qui ne distingue que pour rallier, et que dès lors aucun cerbère, aucun passeur, n’y trouvera à sévir, aucun désir n’y trouvera à souffrir.

15
 — Les poètes déclarent que toute Nation est Nation-Relation, souveraine mais solidaire, offerte au soin de tous et responsable de tous sur le tapis de ses frontières.

16
 — Frères migrants, qui le monde vivez, qui le vivez bien avant nous, les poètes déclarent en votre nom, que le vouloir commun contre les forces brutes se nourrira des infimes impulsions. Que l’effort est en chacun dans l’ordinaire du quotidien. Que le combat de chacun est le combat de tous. Que le bonheur de tous clignote dans l’effort et la grâce de chacun, jusqu’à nous dessiner un monde où ce qui verse et se déverse par-dessus les frontières se transforme là même, de part et d’autre des murs et de toutes les barrières, en cent fois cent fois cent millions de lucioles ! — une seule pour maintenir l'espoir à la portée de tous, les autres pour garantir l’ampleur de cette beauté contre les forces contraires."

Patrick Chamoiseau



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"Je est un autre"
Arthur Rimbaud

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A laitage
supérieur
histoire d'eau
sous les pieds
Canopée chaloupée.
tropique et colégram
sud Bretagne.
                                    Qui paire tongs gagne.
Plage du Nau
contre docteur bonde.
                                     Personne en vue
On joue relâche en janvier
Oh yeah !
               Pour la peine qui va s'en jetée une, sans faux col
l'écume ça moustache.
 Burps!
Le rot marin
c'est bon pour le teint 
moussaillon.










samedi 27 janvier 2018

à fourbir nos nuits




 "Je t'apprendrai
à laisser ta peine
sur le dos des mouettes
pour que finalement
d'une décharge à l'autre
tes larmes rejoignent
la mer."
THomas Vinau



  Photo:Claude Crausaz

"J'écoute le ciel ouvrir mes yeux" 
Thomas Vinau 



Z'AI LU:



"Je dispose par devers moi d'un signe infaillible qui atteste mon retour à la santé, c'est la beauté. Pour avoir végété si longtemps dans les affres, y avoir assisté à la faillite de toutes choses au monde, à l'évidence de la caducité universelle, c'est miracle, que par un retour si soudain et si improbable, il me soit possible, caprice ou nécessité, de goûter si nouvellement le charme de quelque image, toute intérieure il est vrai, mais qui vient se superposer sur les réalités existantes, et les colorer d'un relief inattendu. Ainsi donc la vie est possible, "simple et facile "comme dit Verlaine, lequel connaissait lui aussi d'affreuses débâcles. On ne peut réduire la beauté à une pure illusion, même si très évidemment il y aurait grande simplesse à la croire nécessaire et constante. Elle apparaît et disparaît, comme la lune entre les toits de la ville, tantôt mélancolique, tantôt brillante et radieuse, toujours bien-venue. Mais elle ne dissipe en rien les obscurités, les "terreurs d'une profonde nuit", elle les rend moins cruelles, moins dévastatrices. Je sais dorénavant - je le savais déjà mais j'avais tendance à l'oublier - qu'il faut me résoudre à cette dualité indépassable, à ce contraste tragique de l'horreur et de la beauté, où la beauté ne change rien à l'ordre des choses mais y introduit cet inestimable plus qui contribue à rendre l'existence supportable.

La beauté je la vois avant toutes chose dans certains visages, féminins le plus souvent, où la grâce et la vivacité enjolivent le sourire, le portant à une qualité d'incandescence qui magnifie tout, qui exalte le transitoire aux limites de l'intemporel. C'est évidemment impossible, ce serait une grave erreur, mais on souhaiterait que ce sourire dure toujours, échappe à tout jamais aux lois du temps. C'est le miracle de la peinture : voyez la Primavera, le seul sourire délicatement joyeux de toute l'oeuvre de Botticcelli. Elle dit à tout jamais le charme du jeune printemps, l'allégresse inconditionnelle de la nature nourricière, l'ivresse érotique des corps en liesse, l'abandon généreux au génie de l'espèce. Et dans le même temps on soupçonne je ne sais quelle discrète, secrète retenue, par où la dame exprime une intime distance, comme si dans l'abandon même il restait, par devers soi, quelque raison de ne pas s'y rendre toute entière.

Beauté du désir sans ambages, beauté de la distance intérieure. Equilibre parfait. Beauté du désir resté désir.

C'est où le grand âge se sépare radicalement de la jeunesse, laquelle consomme et consume la vie. Rien ne semble impossible, tant le corps est vaillant, résistant, et l'âme désireuse. Il est inévitable que l'âge venu on ait une douloureuse nostalgie de ce temps fougueux où le désir faisait flamber la vie. Certains se jettent, la soixantaine venue, dans un amour de vieillesse pour une jeunesse, pour se voir rapidement brûlés au contact de l'impossible. Songeons à Goethe proposant, à soixante treize ans, la mariage à une donzelle de seize. On devine la réponse. Puis vient un autre âge encore, le dernier je suppose, où même ces ultimes désirs ne font plus corps, et alors que reste-t-il ? Le désir demeuré désir, car si l'on dit bien que le désir ne meurt jamais, on oublie de dire que sa réalisation est elle devenue impossible. Alors on vit avec des regrets, à moins que l'on ne trouve d'autres moyens de donner quelque consistance à un désir demeuré désir. On peut peindre, ou écrire : la matière ne manque jamais. Goethe finissant un Faust qu'il avait commencé soixante ans auparavant. Ou Vinci retouchant sa Joconde, dans son ultime demeure à Lucey. Et tant d'autres exemples.

Moi aussi j'avais rêvé de faire oeuvre. Je dois me contenter, en toute modestie, de ces fragments et morceaux épars, étant incapable de mieux. Je doute qu'une soudaine inspiration, qui m'a toujours manqué, fasse inopinément son entrée en scène et me donne les moyens de l'oeuvre que j'aurais aimé faire. Je finirai sans doute comme j'ai vécu : tout en contrastes, en fragments épars, en tentatives avortées, en essais inaboutis. C'aura été mon lot, et tant pis pour moi."



Tous les hommes aspirent au bonheur 
tous les autres biens s'y rapportent et lui ne ne rapporte à rien d'autre.

Quels sont, interroge Freud les desseins et les objectifs vitaux que trahit la conduite des hommes?

que demandent-ils à la vie, et à quoi tendent-ils?
On n'a guère de chance de se tromper, poursuit-il, en répondant: "ils aspirent au bonheur (sie streben dem Glück) , ils veulent  devenir heureux et le rester.
Cette aspiration a deux faces, un but positif et un but négatif, elle veut d'une part que soient absents la douleur et le déplaisir, d'autre part que soient vécus de forts sentiments de plaisir.
"En un sens plus étroit ajoute Freud (non sans recouper au passage l'une ou l'autre des ambitions qu'on a recensées),le terme "bonheur" ne se rapporte qu'au dernier point".
Là-dessus, le moins que l'on puisse avancer, c'est que l'accord paraît presque parfait dans le concert si discordant des philosophes et de leurs doctrines: chacun, affirment-ils tous en choeur, est censé aspirer au bonheur, et c'est même là le principal levier de toutes nos actions ou de nos délibérations.
il faut méditer sur ce qui procure le bonheur, déclarait ainsi Epicure, puisque, lui présent, nous avons tout, et que, lui absent, nous faisons tout pour l'avoir.
C'était là une déclaration tout à fait conforme à la définition classique du souverain bien, du bonheur, telle qu'on la trouve déjà chez Aristote:" Nous cherchons le bien souverain toujours pour lui-même, et jamais pour autre chose".../..."
Jean Salem extrait de: "Le bonheur ou l'art d'être heureux par gros temps"




"Je connaissais un type qui n'avait pas pris l'habitude de s'intéresser aux choses et à la richesse infinie du monde autour de lui
il a mal fini
un jour on l'a retrouvé complètement ratatiné sous le chant encore frais d'une grenouille."
Thomas Vinau

photo Claude Crausaz


Tendres pensées  à Jacques, à  Christian, à Serge, à Pierre...






"A chevaucher dans la brûlure comme de la viande perdue
à tenir sans réponse les yeux saignés par l'horizon
à se sentir entre deux tranches de sable
à fourbir nos nuits
à rejoindre" 
Thomas Vinau

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mardi 23 janvier 2018

impression

 Impression d'avant-port.

Bien sur,
ce n'était pas le port.
Juste l'ascendance
du pas que beau sur la ville
mais aussi 
celle
d'un ébouriffant voyageur,
en devenir.



"Les promesses retiennent mieux les hommes que les bienfaits;
pour eux l'espérance est un câble et la reconnaissance un fil."
John Petit-Senn


lundi 22 janvier 2018

vacille de coques


               photo Patrick L.


Osciller
sur sa toile.
Vibrer avec allure des vents
en écho aux balivernes des Hommes.

Dodeliner du croupion de tête
à la fête du bruit dans la ramure,
au silence des écrans luminescents
en réponse aux regards incandescents
des êtres
de chaire
et de sans.

Ballotter dans les fables
et les histoires qui passent l'armure du son
du Moi
de saison
Tous ses On
basculant en rythme
et couplets.






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OSCYL
mardi 23 janvier
Le Théâtre de Saint-Nazaire

"Quatorze formes issues de deux peuples composent un paysage. D’une part, les humains aux morphologies plurielles. De l’autre, sept sculptures biomorphiques à hauteur d’hommes, nommées les Oscyls pour leur capacité d’oscillation et inspirées d’une œuvre de Jean Hans Arp.
Par la danse, les hommes tentent d’établir un contact avec ces créatures d’un autre genre. Comme un nouveau langage, chaque approche, chaque toucher appelle une réaction chez les Oscyls et entame le dialogue. Ces présences intrigantes entraînent alors une mise en jeu des corps allant de la grande délicatesse à l’ivresse jubilatoire. Si l’homme est généreux et leur offre son souffle, alors ils basculent, arpentent et tourbillonnent. Parfois, ils déjouent son mouvement, parfois ils le prolongent. Une fois lancés, ils témoignent toujours devant nos yeux d’une étrange autonomie. Sont-ils des pantins abstraits, des culbutos géants, des miroirs ou des alter-égo ? .../..."
suite et source: Le Théâtre de Saint-Nazaire






                                                      8887777777666666555554444HEIN?


.
Question  essence ciel:


Mais d'où vient le vent?




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Faites entrer l'accusé


                                                        ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^[[[[[[[[[ 




 Loin des cartes

 "Off the Map. Tribulations de deux vagabondes anarchistes"

« Off the map est le carnet de voyage de deux vagabondes anarchistes. Il conte leur errance à travers l’Europe : d’un squat de femmes à Amsterdam jusqu’à un rassemblement contre le FMI à Prague en passant par une maison hantée bretonne. Il chronique les hauts et les bas d’une existence sans carte géographique ou bancaire, dédiée à la quête d’un lieu magique à la hauteur de leur utopie. »
« Véritable épopée baba-punk, ce récit de voyage en stop à travers l’Europe par deux Américaines atteint une fraîcheur et une énergie remarquables. On pense à Kerouac ou aux Nourritures terrestres, tant l’alchimie entre poésie de la route, énergie de la jeunesse et désir de questionner le monde pour le changer s’entremêlent pour le meilleur. Un grand texte alternatif enfin traduit en français par les courageuses éditions Bambule. » (Terre des livres) 
Editions Bambule, 208 p., 9 €. Sortie le 12 janvier.
Des apéros-débats autour du livre ont lieu ce mois-ci dans différentes villes. 
source:UTOPLIB

 

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De nos téléscripteurs:
 Bal des faux-culs au pays du tastevin et de Lexomil:
Légaliser les chiasses présidentielles ou le cannabis
Sa sainteté a choisi 

dimanche 21 janvier 2018

le coeur à l'heure

Pour solde de tout compte...


 série lu et approuvé

Non à l'ordre moral 

"Quand la vérité est porteuse de contradictions, il ne faut pas vouloir à tout prix supprimer les contradictions: ce serait attenter à la vérité.
Témoin, la suite française de l'affaire Weinstein.

Premier temps: la déferlante "Balance ton porc!":
sidération et dégoût. même si tous les hommes ne sont pas assimilés à des cochons et que seuls les plus bestiaux d'entre-eux sont visés. Mais il n'est pas vrai, contrairement à ce que dit la doxa à la mode, qu'il faille employer des mots sales pour désigner les choses sales.
Sinon, où serait la supériorité des gens propres? Imagine-t-on un hashtag "balance ta truie!"? 
Le scandale serait énorme. 
Et puis, même pour le bon motif, la délation reste la délation, c'est à dire une des choses les plus viles qui puissent sortir du coeur humain. il s'est trouvé, au lendemain de la guerre, des résistants pour refuser de donner des officiers allemands en fuite.
La dénonciation, c'est la police partout. Une société qui fait-elle même sa police, au lieu de la confier à une institution spécialisée, y compris dans le domaine des moeurs, est une société en voie de totalitarisation. On ne dénonce pas.

Deuxième temps: cette opération de proscription publique était nécessaire 

En témoigne l 'ampleur du mouvement, un véritable raz-de-marée qui a balayé les sociétés occidentales. Bien peu le reste du monde, là où le besoin s'en est fait le plus sentir, malheureusement.
Cela ne changera pas grand-chose  aux violences faits aux femmes dans le cadre du couple ou de la famille, mais leur évitera d'être les proies de patrons cyniques ou de maîtres chanteurs. Félicitons-nous d'ailleurs qu'en France la dénonciation ait rarement pris un tour personnel. Ce qui vient de se passer, corrélatif à leur entrée en grand nombre sur le marché du travail, est le prolongement du mouvement d'émancipation des femmes, qui restera l'honneur de ce triste XXe siècle. On ne peut que s'en féliciter.

Troisième temps: soyons vigilants quant aux conséquences. A la faveur de cette opération catharsis, à la fois désagréable et indispensable, se développe un climat de suspicion généralisée, une sorte de maccarthysme sexuel,  qui assimile tous les comportements masculins envers les femmes à ces viols. Un attouchement volontaire dans le métro aux heures de pointe est condamnable, ce n'est pas un viol, pas plus que le larcin d'une pomme à la devanture d'un magasin n'est assimilable au grand banditisme. Le prétendre, c'est succomber à l'androphobie venue d'Amérique qui professe que l'état normal des relations entre les hommes et les femmes c'est la guerre. Ce mélange de refoulement puritain et d'obsession sexuelle n'a pas sa place dans une société comme la nôtre, civilisée-pour partie- par des siècles de relations bienveillantes, et non hostiles, en un mot par la complicité entre les hommes et les femmes.
nous n'allons tout de même pas laisser réduire la société française à une vague université américaine où, avant de passer au lit, les deux parties sont censées établir un contrat synallagmatique  en double exemplaire, où l'on coche des cases indiquant ce que chacun aura le droit de se permettre sur le corps de l'autre. il y a quelque chose de pire, de plus obscène que l'amour tarifé, c'est cet amour programmé, que l'on voudrait bien nous fourguer comme une avancée de la civilisation. Nous devons répondre sans complexe aucun qu'ici comme dans d'autres domaines nous ne sommes pas en retard sur les Etats-Unis, nous sommes en avance; car la civilisation, c'est l'éducation du désir, et même sa spiritualisation, ce n'est pas sa répression.
Tenez: il y a une chose dont aucun des deux camps ne parle, car  ce  quelque chose est devenu la forme suprême de l'inconvenance, et qui est tout simplement l'amour.
Sans lui, les relations sexuelles tournent facilement au rapport de forces, et à ce jeu du plus fort, c'est le plus souvent le mâle qui gagne. Mais de cela, les féministes américaines et leurs émules françaises ne veulent pas entendre parler: l'amour, quelle horreur!
Pire que le viol, puisque pour ces esprits pervers l'amour, c'est le viol, aggravé par le consentement de la victime.
.../..."
Je fais confiance à la culture française pour empêcher la nouvelle armée du salut de piétiner l'amitié entre hommes et femmes.
.../..."
Jacques Julliard extraits de son éditorial dans le numéro 1088 de l'hebdomadaire Marianne

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                               Affiche festival photo de La Gacilly 2014


 " Ecoute, écoute, dans le silence de la mer, il y a comme un balancement maudit qui vous met le coeur à l'heure.../..."
Léo Ferré extrait de "Il n'y a plus rien"

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Hier à St Naz quelque part entre 10h et 22h







Ecrire a sauvé ma vie...

"Je souffre aveuglément du fond, du fin fond de mon âme. Je souffre à travers mon corps, c'est comme si le temps n'avait rien fait. Je suis tout aussi inexpérimenté que quand je suis venu au monde, hormis le considérable ensemble de mots qui ont été prononcés. J'aurais dû apprendre à rester indifférent et je ne peux pas.
Qui a prononcé les mots?
Qui les a transcrits?
Qui m'a donné  la langue en quoi je me débats?
Mor. c'est une lutte pour la survie où les mots sont seuls capables de délivrer. Vous savez, quand je suis assis devant ma table d'écriture, aussi près que possible de la vérité littéraire, je suis bien, même si je me sens complètement déprimé. Cette violence que j'exprime sans retenue m'apporte le répit immédiat et nécessaire.
C'est un sentiment extrêmement virulent qui me sauve. Je suis convaincu que sans l'écriture et sa pratique quotidienne je serais déjà Mor d'elle, d'eux.
Ecrire a sauvé ma vie,
sauvé ma vie avec ou sans lecteur car je suis le premier lecteur de moi-même." 
Paul de Brancion







vendredi 19 janvier 2018

est-ce que


Est-ce que j'ai envie de refaire le monde?
Non!
Je ne sais même pas de quoi le mien est fait. 

Est- ce que j'ai envie de donner des leçons?
Non!
L'école et ses faire-valoir  m'ont tellement dérouté, énervé, abimé... hé!hé!


Est-ce que j'ai envie ?

"Pisser sans péter c'est comme aller à Dieppe sans voir la mer"
(Macronade au menu du jour)

Est-ce que j'ai envie de croire en dieu?
Odieux 
        Circulez...

Est-ce que j'ai envie d'aller voir la mer?
Oui , toujours
Même la mer morte, c'est dire.

Est-ce que j'ai envie  d'atteindre les mots d'en haut
pour mettre bas?
Ah la vache!
Voilà une sacré question...

Est-ce que j'ai envie d'être ici et maintenant?
j'y suis
               j'y peste 

Alors!
toutes voiles dehors...paré à virer ?
Envoyez...




            source: Toile




"Il faut encore  tenter de faire quelque chose avec rien pour rien.
C'est bien
Et recommencer jusqu'aux cheveux blanchissant
jusqu'aux dents se déchaussant.
S'inventer


                              Bonne raison d'y croire-un tout petit peu-
tant mieux
.../..."
Jean-Pierre Georges extrait de:"Dizains Disette"
                                                   
                                                           \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\^^^^^^\\\\\\\\\\\
 Vélo Goldwyn Mayer


                                       
 .../..."Est-c'que vous êtes coureur !
Non j'ne suis pas coureur.
Ah ! c'que vous êtes menteur !
Moi je suis balayeur.
Avez-vous fait le tour ?
Non, mais j'ai des tours,
Des détours des contours
Et même d'autres tours...
Des tours de quoi qu'em' dit.
Des tours d'vélo, pardi !
Vous êtes un blagueur.
Ah ! c'que vous êtes coureur !


                                                      Dans les champs chantaient les grillons,
Le soleil dardait ses rayons
De bicyclette.

.../..."
Bourvil  extraits de: "A bicyclette" 

 
                                                      \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\

 illustration  source: Toile

                                         " Elle est tapie, là dans l'ombre
                                             ne dit rien qu'un sourire distrait
                                                et le passant distrait ne l'a pas devinée.

C'est l'ombre d'un tronc d'arbre de l'avenue
c'est l'ombre au recoin de la brillante vitrine
c'est l'ombre d'un instant quelque part d'imprécis
Elle est là, ombre, et a un nom précis qu'elle tait.

                                                                            Parfois elle surgit, crie
                                                                               et le passant surpris se dit qu'elle est folle
                                                                                 ou bien étrangement qu'elle est une étrangère
                                                                                   et qu'il faut de tout pour faire un monde.

Elle est le monde entier montagne et mer, ciel et enfer
Elle est ombre et lumière, arbre et vitrine,
l'instant et la durée aussi
elle vibre
pleure, sourit, se tait, crie, danse et chante liberté
se nomme poésie.

                                                                       Mais le passant a fui...
                                                                       Il est sérieux, lui et très pris 
                                                                       ...et c'est tant pis pour lui. "

Rémi Bégouen extrait de:"La maison de l'armateur"



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